Erevan - Gilbert Sinoué
Résumé
"Je voudrais voir quelle force au monde peut détruire cette race, cette petite tribu de gens sans importance dont l'histoire est terminée, dont les guerres ont été perdues, dont les structures se sont écroulées, dont la littérature n'est plus lue, la musique n'est pas écoutée, et dont les prières ne sont pas exaucées. Allez-y. détruisez l'Arménie. Voyez si vous pouvez le faire. Envoyez-les dans le désert. Laissez-les sans pain ni eau. Brûlez leurs maisons et leurs églises. Voyez alors s'ils ne riront pas de nouveau, voyez s'ils ne chanteront ni ne prieront de nouveau. Car il suffirait que deux d'entre eux se rencontrent, n'importe où dans le monde. pour qu'ils créent une nouvelle Arménie.". William Saroyan
Mon Avis
Je pensais que ce titre correspondait à un prénom ; celui d’un garçon à la fois fort « Ere » et Van pour le côté romantique…
Evidemment le résumé me plonge dans une autre réalité ; le récit d’un peuple que l’on souhaite détruire : l’ Arménie.
L’Arménie à mes yeux représente Aznavour, une personne que j’estime pour ce qu'il dégage d'humanité et aussi pour son côté artistique.
Malgré le sujet : récit de guerre … (ce n’est pas ma tasse de thé) ; je me dis que je ne risque rien, puisque emprunté, je pourrais le rendre avant la date prévue.
Etonnamment surprise de retrouver une préface signée Charles Aznavour.
Cette histoire retrace à travers la famille Tomassian l’épopée de ces hommes.
Le roman se divise en trois parties.
En 1896, une bande de jeunes fedaïs (des combattants arméniens de la liberté) prenne en otage 150 fonctionnaires étrangers d’une banque de Constantinople afin d’alerter la situation dramatique des Arméniens face au Sultan Rouge. Parmi la bande, Houanés Tomassian, l’aîné de la famille, député au parlement Turc ; son frére Achod vit en Arménie avec son épouse, ses deux enfants adolescents : Chouchane et Aram et le patriarche.
Les arméniens vivaient en harmonie avec les turcs ; certains avaient des places importantes ; des pouvoirs.
En 1915 (seconde partie) ; les Turcs rentrent en guerre, le gouvernement accuse les arméniens d’être des traites face à la Russie. Les personnalités Arméniennes sont arrêtées ; et là on rentre dans la terreur, l’horreur, les déportations massives ( sous prétexte de les protéger) ils seront dirigés vers le désert de la Syrie sans boisson, sans repas ; des exécutions en masse sur les bords des chemins, les faits sont là, insoutenables, mais réels, , viol, assasinat, l’atrocité de ces barbares allant jusqu’à découper le corps d’un bébé . C’est à vormir parfois ; c’est peut-être raconté sous forme romanesque mais l’ Histoire est bien là ;
Troisiéme partie ; le seul rescapé de la famille Tomassian : Aram ; décide de venger sa famille et tous les morts ( 1 200 000 ) . Intégrera le groupe « Némésis » chargé de retrouver et d’éliminer les anciens turcs condamnés à morts par contumace coulant des jours heureux sous de fausses identités en Europe.
Ce livre est un vrai témoignage, une richesse, je ne regrette pas de l’avoir lu, par contre je ne suis pas prête de me rendre en Turquie, même si le paysage est magnifique et que ces habitants ne sont pas tous des barbares.
J'aurais appris qu' Erevan est la plus ancienne ville d' Arménie, celle qui connue les pires tourments, et non un soldat comme je l'imaginais !
En me plongent dans ce récit on retrouve évidemment des scénes abominables déroulées pendant la seconde guerre mondiale ; les allemands ont au moins le mérite d’avoir reconnu la folie de leur dirigeant, ce n’est pas le cas pour certains turcs niant les faits ; alors admettre ce pays dans le marché commun serait-ce le bon choix ?
Je dois féliciter l'auteur de m'avoir entrainé aussi aisément dans cette fresque historique.
Au début on se mélange un peu " les pinceaux" parfois la personne est appelée par son nom ensuite par son prénom; c'est la seule "petite prise de tête".
A lire pour étendre éventuellement sa culture générale !